LA TROMPE DE CHASSE REFLEXIONS ET CONNAISSANCES

ENSEIGNEMENT ET APPRENTISSAGE

article contractions en Allemand
artikel der Revue FITF 2014-15 in Deutsch
article revue Fitf 2015 Contradictions
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Les contractions entre moniteurs
Article paru dans la revue FITF de décembre 2014
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L'ENSEIGNEMENT DE LA TROMPE

Aspect historique

Depuis plus de trois siècles l'enseignement de la trompe de chasse est principalement oral. Les premiers pratiquants étaient des musiciens issus des orchestres. Ils se perfectionnaient au contact des maîtres qu'ils approchaient. Ainsi Johan joseph KENN (1757-1840), garçon originaire de Zweibrücken ( Allemagne) alors appelé Deux-Ponts, rejoignait à PARIS, son maître Ludwig WENZEL, originaire de la même ville. Il y rencontra une fille RAOUX, facteurs de trompes et cors, bien connu dans notre milieu, qu'il épousa. Sonnait-il à la chasse ou ne pratiquait-il qu'en orchestre reste une question à élucider. Les sonneurs ne pratiquant l'instrument qu'à la chasse se sont essentiellement transmis leur technique sur le terrain et par mimétisme.

Depuis l'après guerre des stages permettent aux plus aguerris de transmettre leur savoir à ceux qui veulent s'initier. Les moteurs de cet enseignement ont été passion et bonne volonté. Les fruits de ces initiatives énormes. Des groupes fantastiques et de très belles trompes en sont éclos. Néanmoins, acceptons le constat qu'un nombre important de sonneurs faisaient de moindres progrès. Pourtant, certains fréquentaient assidument de nombreux stages. N'a-t-on pas commis l'erreur de faire faire des, tayauts, roulés, hourvaris et autres ornements à des sonneurs qui n'avaient pas acquis l'élémentaire du son. ? C'était comme poser les papiers peints dans une maison encore en gros œuvre.

 

Constat rétrospectif et analytique

Les remises en question et désirs de structuration de la nouvelle équipe FITF sont justifiés car :

  • Le bénéfice des enseignements ne dure souvent que quelques semaines,

  • L'investissement en temps et financier devient de plus en plus lourd tant pour le stagiaire que les organisateurs,

  • Enseigner à des adultes ne se fait pas comme pour des enfants chez qui le mimétisme est aisé,

  • L'absence de méthode pédagogique avec une progression adaptée à chacun, nuit à ceux qui ne sont que moyennement doués, donc la majorité,

  • Pour progresser il faut travailler ses points faibles, là est le travail le moins agréable,

  • En ne sonnant que des fanfares on entretien et renforce aussi ses défauts et faiblesses,

  • Peu de sonneurs savent identifier leurs points faibles, nos stages ne les aident pas vraiment sur ce point,

  • Connaître ses faiblesses et une chose, savoir comment les corriger en est une autre,

  • Identifier les faiblesses et donner une méthode de correction devrait devenir un but de formation :

    • Identifier 2 à 3 faiblesses principales,

    • Apprendre à les reconnaître chez les autres et ensuite chez soi-même,

    • Déterminer les gestes et actes improductifs à l'origine de cette faiblesse,

    • Déterminer les exercices à faire et des moyens mnémotechniques pour s' y tenir.

 

En apprentissage de n’importe quelle activité, l’être humain, contrairement à l’animal, ne se suffit pas d’un dressage par moult répétions de gestes. En trompe on axe malheureusement beaucoup sur la répétition et le mimétisme parfois accompagné de quelques explications verbales. L'adulte nécessite des images comparatives, des mnémotechniques.

 

La compréhension analytique permet des progrès bien plus conséquents, rapides, durables. Un écrit et surtout un dessin engagent à meilleure compréhension et bien d'avantage à la mémorisation.

Selon l’adage : « il est plus facile de voir la brindille dans l’œil du voisin que la poutre qu’on y a soi-même » apprendre à critiquer positivement les autres est un chemin important de progrès pour soi même.

 

Un sonneur écoutant un autre sonneur ne doit pas seulement être l’auditeur lambda. Son but devrait être l’approche du moniteur, seule condition pour progresser. Il lui appartient d'apprendre à écouter. Pas seulement pour le plaisir , encore moins pour se contenter de dire « c'est mauvais » mais pour en analyser les fondements techniques. L'expérience m'a laissé constater que les meilleurs sonneurs ne sont pas obligatoirement les meilleurs juges ou moniteurs. La capacité d'écoute n'est pas proportionnelle à celle du savoir faire. Les sonneurs très doués ne savent souvent pas vraiment ce qu'ils font car, ils ne l'ont pas acquis par le travail mais par leur don naturel.

Constat technique

Les défauts et erreurs les plus fréquents sont :

  • Un son trop petit ; étriqué, pincé,

  • Des difficultés dans les graves, les aigus ou les deux,

  • Des attaques ou frappes de notes trop lourdes, trop puissantes, imprécises,

  • Des crispassions corporelles (jambes, bras, épaules, cou, joues, lèvres etc.) qui mangent de l'énergie et empêchent celle nécessaire à se mettre en place,

  • Un son trop ouvert, trop criard, forcé, sans dynamique et sans harmoniques,

  • Rythmes et cadences chaotiques et non respect de la durée des notes,

  • Coupure, inexistence ou excès du fil sonore entre les notes,

  • Diction imprécise et brouillonne,

  • Tayauts et ornements « vénerie », inexistants, mal placés, imprécis,

  • Mauvaise respiration, mauvaise compression de la colonne lesquels ont incidence sur presque chacune des lignes précédentes.

 

Chaque sonneur avec son instrument cumule en nombre et degré différents ces lacunes, même des sonneurs très avancés dans la hiérarchie trompistique. Il est alors difficile de faire une séance collective de travail adaptée à chacun des élèves. D'autant que chacune des lignes ci-dessus nécessitera un chapitre complet d'explication des erreurs commises et des moyens de les contourner ou corriger. Travail en préparation pour un autre article. La solution serait-elle de faire les classes selon les lacunes à travailler au lieu du niveau général ?

Quoi qu'il en soit, et cela se disait déjà dans les stages il y a quarante ans, la qualité du son est la vertu qui entraîne toutes les autres.

 

Ceci m'amène à évoquer les personnages qui ont jalonné et marqué à vie mon propre cheminement. On ne nait pas sonneur, on le devient à travers les rencontres vécues et en fonction de ce que l'on a su retenir des messages entendus.

 

 

Je rends honneur et remerciements, pour nombre d'entre eux à titre posthume, à : Marcel Karmann premier chef de groupe qui m'a fait découvrir la trompe et rencontrer Jacques Blanchard lequel, m'a dirigé vers le stage de Saint Hubert en Belgique. Suivirent alors Eugène Verhaegen – Evrard d'Ursel – André Guirsch – Philippe Badet – Maurice et Hubert Heinrich – Philippe Carabin et leur enseignement. Michel de Becdelièvre pour la culture et l'esprit trompe. Gaston Chalmel pour ses conseils de musicalité. Enfin Sylvain Oudot pour ses avis éclairés en matière de direction de groupe, de radou et de composition. Cette liste est loin d'être exhaustive mais tous ne peuvent être cités sans alourdir le propos. Le problème est souvent l'espace temps restreint pour ces rencontres mais quoique brèves, elles marquent à vie.

 

La formation doit rester un but essentiel de notre Fédération mais aussi pour chaque sonneur face à son entourage.

L'apprentissage de la trompe est une leçon d'humilité qui est comme la recherche du bonheur. On n'en trouve jamais l'aboutissement mais la richesse est dans le chemin à parcourir.

Que Saint Hubert fleurisse le vôtre

Hubert KLEIN

 

ARTICLE ECRIT POUR LA REVUE DE LA FITF 2010
Historique - Constat - les défauts majeurs des sonneurs - perspectives
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Article In Deutsch Die Ausbildung des Trompe-Bläsers
article sur l'enseignement de la trompe
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LE TON DE VENERIE

ESSAI DE REFLEXION SUR LE TON DE VENERIE

Hubert Klein

 

 

Sonneur depuis bientôt 40 ans je parle de cet art comme tous les passionnés que nous sommes. Jamais je n’ai osé m’attaquer à en donner une réelle définition pourtant souvent sollicitée par le public. Je n’ai pas eu l’occasion de lire quiconque sur le sujet. Cet essai ne m’a pas permis de finaliser cette ambition.

Je n’ai la prétention que de proposer ce travail comme un début d’exercice qu’il appartiendra à la FITF de compléter, rectifier et finaliser.

 

Pour nombre de sonneurs ou veneurs « le ton de vénerie » est une religion. On y entre pour croire sans discuter la parole des élites.

Je pense, par contre, que le ton de vénerie est à la musique ce qu’une recette est à la cuisine. Le client en goûte, apprécie, mais doit avoir du mal à reconnaître les ingrédients. Seul le cuisinier les connaît.

Le problème des sonneurs c’est qu’ ils présentent le met mais ne sont pas sûr de ce qu’ils y ont mis.

Par mimétisme aveugle ils reproduisent ce qu’on leur a démontré et espèrent obtenir bénédiction.

 

Comme tout art, la musique se nourrit de son environnement et des changements successifs subis.

Toutes les musiques ont un style et des accents propres. Le ton de vénerie en est un parmi d’autres. Chaque continent, pays, contrée ou relief géographique en a développé de différents. Chaque époque aussi. Aujourd’hui émanent des styles à chaque génération mais de plus en plus standardisés géographiquement.

La musique Mexicaine est le fruit de la culture d’origine assaisonnée d’une combinaison de deux invasions : celle des Espagnols pour les instruments ( les cordes ) et celle des Autrichiens avec les rythmes spécifiques de leurs valses.

 

La trompe dans le cadre de la vénerie a développé son caractère propre. Elle doit à cet usage sa survie et son développement durant les trois derniers siècles.

 

La musique des laissers coure actuels puise ses racines dans les cornures de l’époque de Philidor l’Aîné mais en conserve très peu de ressemblance. Elle subi lors de l’introduction des trompes d’orchestre du XVII° l’influence de la musique baroque avec un style léger et de divertissement. Elle en adopte un ornement très usité alors « la trille ». Après la révolution, exécutée par des veneurs non musiciens en utilisant un mouvement de langue à la place des lèvres, celle-ci se transforme en tayaut avec des effets sensibles sur les chiens. Au début du XX° siècle on recensait encore quelques pratiquants du tayaut dit «  normand » qui exécuté avec un mouvement des lèvres restait plus près de la trille.

Influencée par l’ambiance sauvage et passionnée de cette forme de chasse, elle en prend les accents, s’affranchit de certaines règles musicales et emprunte les chemins de l’improvisation. Ce qui en fait une musique plus vivante qu’académique.

 

Usitée presque exclusivement pour communiquer à distance lors de l’action de chasse, la trompe développe sa puissance sonore. Autant en recherche d’harmoniques que de puissance pure elle adopte le son modulé ou vibré. Toujours en action de chasse elle appuie les cris et récris d’où on peut supposer l’apparition du hourvari. La présence du cheval dans l’action aura vraisemblablement son influence sur les rythmes avec une prédominance majoritaire du 6/8 caractéristique, adapté au galop. Sachant néanmoins, qu’en chasse le pas le plus usité est le trot… !

 

Voilà brièvement tracé le contexte historique de cette musique.

Il n’en apparaît pas, pour autant, les ingrédients spécifiques qui font la consistance du ton de vénerie.


Une véritable définition de son caractère particulier nécessite une analyse approfondie. Savoir ce qui est, et ce qui n’est pas ingrédient. Ce qui est exclusivement du domaine de la trompe et ce que la trompe partage avec d’autres instruments ou musiques.

 

 

A ce stade de réflexion on peut dire que :

La trompe est un instrument de musique. Elle a un caractère particulier bien trempé qui lui vient de la vénerie à laquelle elle doit sa survie. Aussi doit-elle ne jamais se sonner sans y garder référence.

Cela n’induit pas qu’elle doive en faire une exclusivité ni se détourner de la musique dont elle vient. La trompe du XVII° était différente des cornures précédentes et chaque époque a subi son évolution. En écoutant les enregistrements de 1930 on s’aperçoit de l’évolution des 80 dernières années depuis l’avènement de la FITF et des enregistrements magnétiques.


Quelques questions élémentaires sur les particularités de la trompe réparties en trois grands chapitres - LE SON – LA DICTION – L’ESPRIT - nous permettent d’appréhender, plus avant, le problème :

 

 

LE SON

OBSERVATIONS

Puissance

La puissance de son du cor est reconnue de longue date. Nombre de compositeurs l’ont choisi pour les passages évoquant les grands espaces. Ceci explique que le Marquis de Dampierre l’ai choisi pour l’introduire à la chasse. En forêt cette capacité à pu être poussée à son apogée.

Dynamique

Le son dynamique se distingue par le développement des harmoniques. Le vibrato y est pour beaucoup mais il ne serait rien sans la qualité de pression de la colonne d’air. Les sonneurs de trompe exploitent cela comme les chanteurs lyriques

Tonalité en ré

Assez particulier à la trompe. Très peu d’autres instruments ont adopté ce ton.

Vibrato exacerbé

Beaucoup d’autres instruments pratiquent le son vibré surtout les violons. Mais seuls certains chanteurs lyriques poussent aussi loin que la trompe.

Diversité importante entre FFF – ppp

Très répandu dans le monde musical mais particulier à la trompe en ce qui concerne les musiques de chasse.

DICTION et RYTHME

 

Piqués son de cloche

Tous les instruments à vent pratiquent le « coup de langue ». A la recherche de la diction la plus forte les sonneurs obtiennent des sons très proches de ceux des percussionnistes.

Roulés

Pour d’autres formes de musique cette pratique est plutôt appelée notes coulées. Le roulé appuyé tel qu’on l’entend aujourd’hui surtout dans les biens-allés est spécifique à la trompe.

tayaut

Si la trille se pratique toujours en musique classique le tayaut provoqué par la langue est une particularité très forte de la trompe. Mais pas aussi ancien que les sonneurs voudraient le croire.

Hourvari

En trompe cette attaque est très marquée. D’autres instruments à vent la pratiquent aussi et ce principalement les anches.

Non respect de partition

Tous les musiciens s’éloignent de temps à autres de cette base. Les improvisateurs s’en affranchissent même totalement.

Marque du temps fort

Là encore nombre de styles de musiques appuient le temps fort. A la trompe en l’absence de percussion le phénomène est juste plus puissant

ESPRIT ET CARACTERE

 

Caractère sauvage mais policé

C’est ici que l’on retrouve les particularités les plus marquées et les plus originales de la trompe et du ton de vénerie.

Accélérations montantes

 

Descentes roulées

 

Nombreuses finales (point d’orgue) très vibrées

 

Cadence de 6/8 très enlevé est particulièrement lié.

 

 

A lire ces analyses, non exhaustives, on serait enclin à dire que le ton de vénerie , hormis le tayaut de langue assez récent, n’a pas de particularités exclusives. Son style est le résultat d’une association de tous ces ingrédients souvent poussés à l’extrême. Avec des phénomènes de mode, il sera attendu un peu plus de piqués , des tayauts plus ou moins appuyés , un vibrato plus ample ou rapide. Pour revenir à notre métaphore du début, Comme en cuisine, ce sont les grands chefs du moment qui donnent le ton et la tendance.

L’esprit et le caractère déterminent principalement le ton de vénerie comme étant celui des « Trompes de France » d’où la difficulté d’en donner une définition simple ce à quoi je cherche encore à parvenir.

 

 

ARTICLE PARU DANS LA REVUE ANNUELLE 2009 DE LA FITF SUR LE THEME
LE TON DE VENERIE.pdf
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LA TROMPE DE CHASSE
LES MULTIPLES FACETTES DE LA TROMPE
article paru dans la revue FITF 2008
LES MULTIPLES FACETTES DE LA TROMPE.pdf
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LES MULTIPLES FACETTES DE LA TROMPE Prenons nous en compte chacune des tendances ? Serait-ce une des causes du nombre de non cotisants ? Reconnaissons que les sonneurs, malgré leur petit nombre, sont divisés en plusieurs castes. Les puristes de la vénerie, ceux qui ne font que de la musique, ceux qui sont chasseurs à tir , ceux qui sont cavaliers, et ceux qui pratiquent un instrument de concert et sonnent en costume noir....etc. Chacun persuadé qu'il détient la vérité et qu'il défend une valeur ne souffrant d'aucun écart. Mais qui donc à raison ? Et si, c'était tous et aucun.... Les fondateurs de la FEDERATION INTERNATIONALE DES TROMPES DE FRANCE n'ont introduit dans cet intitulé ni le mot « chasse » ni celui de vénerie. Etait-ce volontaire ? Avaient-ils vu plus large ? Avaient -ils intégré que notre instrument n'est pas qu'un outil de communication à la chasse ? Nul ignore que la trompe n'a été introduite en laisser courre qu'au début des années 1700. Qu'il s'agissait des grands cors usités par les musiciens de l'Orchestre royal. En voulant être de vrais puristes de haute tradition, c'est les huchets et cornures de Philidor l'Aîné qu'il faudrait encore pratiquer. Mais, celles là même, n'était -elles déjà trop modernes pour les conservateurs de l' époque ?. Constatons que les choses ne sont point aussi tranchées. Il en est de la musique comme des langues. Certaines sont « vivantes » et d'autre « mortes ». Nous avons la chance de pratiquer une musique vivante qui s'est adaptée au monde qui l'entoure et aux circonstances de son usage. Ignorer toutes les séquences de son évolution serait, par contre, une erreur. N'en retenir qu'une seule comme valable, est une forme d'intégrisme. A la chasse, la trompe est un instrument de communication, qui révèle, avec le ton de vénerie, une richesse de caractère inégalée et irremplaçable. Dans ce même milieu, sonnée en duo , trio ou petit groupe pour célébrer des personnes, des lieux ou des souvenirs elle élabore un premier stade musical. S'éloignant un peu de l'esprit « Vénerie ». et énormément des cornures des siècles précédents. En sonnant des messes de Saint Hubert un autre pas a été franchi. Celles-ci au fil des deux siècles passés, ont musicalement, sensiblement évolué. C'est dans ce cadre qu'ont apparu les premiers sons bouchés. Les Grandes fantaisies de nos concours actuels de société ont atteint des degrés de difficulté musicale impressionnants et des accords de grande complexité. Il devient difficile de se passer de la partition. Les compositeurs nommés Tyndare , Rochard , Chalmel avaient depuis longtemps franchis ce pas. De leur vivant cela leur avait valu de sévères critiques. Aujourd'hui, nous les trouvons classiques, malgré leur valses et autres polkas. En 1972 à Saint Hubert, j'ai eu la chance de connaître un Monsieur (avec un grand M) Eugène Verhaegen.. Veneur, ce dernier affectionnait les grandes compositions de LULLY , TELEMANN et autres MOZART. Ses rigueur et persévérance ont largement contribué à la reconnaissance de notre instrument par les musiciens issus des conservatoires. Il disait que c'est dans son usage musical et de concerts que la trompe est la meilleure alliée de la Vénerie et de la chasse en général. Entendre un veneur en forêt lancer ses appels et biens allers est d'une richesse sonore et interprétative sans égal. Ce que nous appelons le ton de vénerie y trouve toute sa plénitude. Entendre un concert de groupe avec les compositions des ( Oudot – Heinrich -Conte et autres ); des pièces avec Orgue, orchestre ou chanteurs, est d'une richesse différente mais complémentaire. L'une ne peut remplacer l'autre. Les deux se complètent et s'adaptent, au milieu ambiant et aux objectifs poursuivis en ces lieux et instants. Ces différends divisent le monde de la trompe et pénalisent la FITF. Il est vrai, que celle-ci privilégie les actions pour la compétition avec une dominante forte pour le ton de vénerie comme valeur essentielle. Pourtant, la majorité des sonneurs n'est, ni issue ni intégrée, dans le milieu des laisser courre. Une large frange est attirée par le côté musical sans esprit compétiteur. Ce sentiment de moindre reconnaissance explique, en partie au moins, la perte importante de cotisants. FITF. - Cette appellation suggère la mission de fédérer, rassembler, coordonner y compris vers les pays où la Vénerie est inexistante. Elle limite aussi, aux seuls pratiquants de l'instrument Français, en ré, mais, pas dans le seul esprit veneur... Cette analyse de l'appellation souligne le rôle de rassembler les pratiquants de toutes tendances et d'en positiver les richesses, l'histoire, les valeurs, sans restriction ni ostracisme. Serait-ce judicieux de recenser les tendances existantes et leurs pratiquants : ? Les cornures à l'ancienne ( les pratique t-on encore quelque part ? ) Le ton plat classique ( Jacques Poncet ) Le Ton de vénerie pur de chasse La fantaisie traditionnelle autour du ton de vénerie Les associations multiples avec d'autres instruments ou chanteurs Les travaux d'innovation, voire expérimentaux ( Sylvain Oudot – H. Heinrich ) Les adaptations folkloriques Cette liste, non exhaustive, démontre l' éventail important des courants. Les mettre en valeur, en dénoncer les excès, avec des arguments étayés, mais honnêtes, serait une vraie mission. Un moyen, peut-être, pour ramener de très nombreux sonneurs à contribuer à la fédération. Avec le présent, je ne souhaite que provoquer des réactions et tenter d'annihiler les blocages des défenseurs de chacune de ces tendances. Reconnaître le travail et la passion des autres, ne force pas à l'apprécier ni à la pratiquer, mais permet de s'unir, pour être plus forts, et toucher des publics plus larges. Les sonneurs devraient moins polémiquer et encore moins dénigrer, sous prétexte que les autres dénaturent l'instrument. L'admiration du public pour les uns sert à la reconnaissances des autres. Et toute notre action contribue à la défense de la chasse et de la vénerie en particulier. Hubert Klein